Double jeu met en jeu la rencontre de la pianiste, Sophie Agnel et de l’électro-vidéaste Lionel Palun, deux improvisateurs dans leurs propres langages : la musique et l’image. Musicienne de sons et musicien d’images, ils questionnent ensemble l’interprétation et la partition dans une écriture conjointe pour la scène. Inventeurs d’une double lutherie, sonore et acoustique, visuelle et numérique, ils explorent une nouvelle poésie du son et de l’image dont les pratiques vont puiser aux mêmes sources.
Musicienne improvisatrice internationalement reconnue, Sophie Agnel développe un art sonore qu’elle sculpte minutieusement et sans concession. Piano « augmenté », « intégral », « extensif » ? Au-delà des terminologies, son jeu pianistique se situe à la croisée de chemins variés. En insérant dans les cordes du piano des objets du quotidien aux côtés de mailloches – gobelets en plastique, fils de nylon, balles, e-bows de guitare…-, elle a fait de son piano un terrain de jeu qu’elle explore depuis longtemps. Cordes grattées, frottées ou frappées, touches égrenées, précision du geste, tensions et mises en apesanteur, couleurs, textures et dynamiques raffinées : sa construction musicale est quasiment palpable. Une pratique et un geste musical que Lionel Palun ne pouvait qu’aspirer à rencontrer dans sa relation au son et à la musique.
Dans Double jeu, deuxième création du duo, destinée au tout public à partir de 6 ans, la démarche s’oriente vers la construction d’un monde sensible d’objets et de matières : un univers dans lequel les deux artistes se déplacent et construisent devant nous un poème vivant où s’influencent images mouvantes et sons.
Dans l’espace de jeu, toute la lutherie est là : l’intimidant piano à queue, un piano jouet, des boîtes à musique, des caméras, une table de pilotage et différents espaces et matières de projection d’images – comme un grand voile de tulle, une toile suspendue comme un tableau, un écran, ou encore une porte magique -.
Dans une succession de tableaux composés à deux, les protagonistes s’amusent des ambivalences entre le simple et le double, la mémoire et le présent, le réel et l’imaginaire, le petit et le grand, l’absence et la présence : un monde onirique, au-delà du miroir, pour entrer dans l’écoute de la musique et de l’image.
Jeune public